30 janvier 2025

Encadrer l’utilisation des écrans pour protéger les jeunes : des mesures concrètes s’imposent selon la FMSQ

Par la Fédération des médecins spécialistes du Québec

Montréal, le 30 janvier 2025 – Bien qu’ils offrent des avantages indéniables, l’omniprésence des écrans dans notre quotidien soulève des préoccupations importantes, particulièrement en ce qui concerne leurs impacts sur la génération montante. À l’occasion de la Commission spéciale sur les impacts des écrans chez les jeunes, la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ) a proposé des recommandations concrètes, notamment l’instauration d’une majorité numérique à 16 ans ainsi que l’interdiction de l’usage des cellulaires dans les écoles. Par ses propositions, la FMSQ souhaite que soit encadrée l’utilisation des écrans et que soit amorcé le changement de culture collectif nécessaire pour transformer nos habitudes numériques.

« Pour protéger les jeunes Québécois et renverser la tendance actuelle, il est nécessaire d’orchestrer un changement de culture qui interpelle toutes les générations, porté par une action concertée impliquant les familles, l’État, les éducateurs et les professionnels de la santé. À cet égard, les parents ont effectivement un rôle crucial à jouer, non seulement par l’encadrement qu’ils offrent à leurs enfants, mais aussi par leur exemplarité quant à leurs propres comportements numériques. Ils doivent toutefois être soutenus et outillés pour accompagner adéquatement leurs enfants en la matière, de leur naissance à leur majorité. En misant sur la prévention, l’éducation et l’encadrement, nous pourrons favoriser un environnement numérique plus sain, au bénéfice de notre bien-être collectif et de celui des générations futures. »

— Dr Vincent Oliva, président de la FMSQ

 

Une majorité numérique pour mieux protéger les jeunes

Parmi les mesures proposées, la Fédération recommande l’instauration d’une majorité numérique progressive, fixée à 16 ans, interdisant l’inscription sur les réseaux sociaux avant 14 ans et la permettant entre 14 et 16 ans sous réserve d’un consentement et d’un accompagnement rapproché des parents.

« Les réseaux sociaux amplifient les dynamiques de comparaisons déjà présentes chez les adolescents.  Malheureusement, les images soigneusement retouchées et idéalisées imposent des standards de beauté, de réussite et de bonheur souvent inatteignables. L’augmentation des troubles alimentaires, de la dépression et de l’anxiété n’est pas étrangère à l’utilisation des réseaux sociaux. »

— Dre Karine Igartua, psychiatre et administratrice du conseil d’administration de la FMSQ

Un encadrement plus strict des écrans à l’école

Si les écrans peuvent représenter des outils académiques puissants pour les jeunes, notamment pour ceux ayant des besoins particuliers, leur utilisation devrait se limiter à leurs visées pédagogiques, sans nuire au développement des interactions sociales et à l’équilibre entre les activités scolaires et parascolaires.

 

Proscrire l’usage des cellulaires dans les établissements scolaires et préscolaires

Dans cet ordre d’idée, la Fédération recommande de proscrire l’usage des cellulaires dans les établissements scolaires et préscolaires du Québec afin de favoriser les études, la socialisation et les activités parascolaires.

« L’école doit être un lieu d’apprentissage et d’épanouissement qui devrait être exempt des distractions liées aux cellulaires. Les pauses devraient être des moments propices aux activités hors ligne qui favorisent la socialisation et le sentiment de communauté. De plus, des ateliers de citoyenneté numériques véhiculant les bonnes pratiques numériques et sensibilisant les jeunes aux effets négatifs pouvant être associés aux écrans, directement ou par l'entremise des réseaux sociaux, sont nécessaires pour mieux les outiller. », ajoute le Dr Yohann St-Pierre, pédiatre, administrateur et représentant des régions éloignées au conseil d’administration de la FMSQ.

 

Mieux comprendre pour mieux agir

La Fédération a également insisté sur l’importance de poursuivre la recherche sur les impacts des écrans et des différentes plateformes numériques sur les jeunes afin d’assurer l’adoption de mesures adaptées et fondées sur la science. Elle demeure convaincue que des actions concertées, alliant prévention, éducation et encadrement, soutenues par une volonté politique forte et des ressources adéquates, permettront de mieux encadrer la place des écrans dans nos vies. Elle encourage donc la Commission à agir avec ambition et détermination pour le bien-être collectif et celui des générations futures.

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À propos

La Fédération des médecins spécialistes du Québec regroupe près de 11 000 médecins spécialistes détenant une certification dans l’une des 59 spécialités médicales reconnues. Elle a pour mission de défendre et de soutenir les médecins spécialistes de ses associations affiliées œuvrant dans le système public de santé, tout en favorisant des soins et des services de qualité pour la population québécoise.