DOSSIERS SANTÉ

Le cancer du sein : toujours d’actualité

Encore aujourd’hui, le cancer du sein est la forme de cancer la plus répandue chez les femmes au Canada (en excluant les cancers de la peau autres que le mélanome) et la deuxième principale cause de décès par cancer chez les femmes. En 2024, 30 500 Canadiennes ont reçu un diagnostic de cancer du sein, soit 25 % de tous les nouveaux cas de cancer chez les femmes, et environ 5 500 en seraient décédées. Même si tout n’est pas rose lorsqu’il est question de cancer du sein, la science évolue ce qui permet des diagnostics de plus en plus précoces et augmente du même coup les chances de survie liée à ce type de cancer.
Le cancer du sein : une maladie aux multiples visages

Le cancer du sein est une maladie complexe qui peut prendre différentes formes. Chaque type de cancer a ses propres spécificités. Le degré de malignité, c’est-à-dire la vitesse à laquelle le cancer se propage, varie également selon le type de cancer.

Principaux types de cancer du sein

In situ (DCIS - non invasif, stade 0)

Ce type de cancer du sein présente un excellent pronostic puisqu’il n’y a pas de risque de métastase à distance (les cellules cancéreuses sont localisées où elles sont apparues, sans atteindre les tissus à proximité).

Les chances de succès du traitement pour les cancers in situ sont élevées et les probabilités de rémissions des personnes atteintes sont excellentes.

Infiltrant (invasif pouvant aller de stade 1 à 3)

Ce type de cancer est caractérisé par le fait que les cellules cancéreuses ont un potentiel de se propager.  

Les cancers infiltrants se divisent en deux principales sous-catégories :

  • Canalaire :
    • Cancer du sein le plus fréquent (représente 85 % des cas diagnostiqués)
  • Lobulaire :
    • Représente de 10-15 % des cas diagnostiqués
    • Plus souvent manqué lors d’une mammographie, il peut-être plus souvent diffus et bilatéral.
Métastatique (stade 4)

Lorsqu’il est question de cancer métastatique, c’est que le cancer du sein s’est propagé à d’autres parties du corps. Les cellules cancéreuses qui, au départ, étaient localisées dans le sein peuvent se déplacer vers d’autres organes.  

Les traitements visent le contrôle de la propagation du cancer, le soulagement des symptômes et l’amélioration de la qualité de vie.

Autres types de cancers du sein (rares)

En plus des cancers In situ, infiltrants et métastatiques, il existe d’autres types de cancer du sein. Plus rares, ceux-ci peuvent se manifester différemment que les cancers du sein plus conventionnels.

C’est le cas notamment du cancer inflammatoire du sein, une forme agressive du cancer du sein qui touche 3 à 5 % des cas diagnostiqués. Parmi les symptômes à surveiller pour ce type de cancer, mentionnons :

  • Démangeaison persistante; 
  • Apparition de rougeur sur plus d’un tiers du sein; 
  • Sensation de chaleur accrue dans un sein ou sensation de brulure; 
  • Augmentation du volume des ganglions lymphatiques;  
  • Augmentation du volume du sein; 
  • Rétractation du mamelon (retourné vers l’intérieur); 
  • Épaississement ou durcissement de la peau ou du tissu mammaire (aspect peau d’orange).  

Comme plusieurs de ces symptômes peuvent ressembler à d’autres problèmes de santé plus courants et bénins, ce type de cancer est plus difficile à diagnostiquer. Il importe donc de demeurer vigilants et de consulter rapidement un professionnel de la santé si l’un de ces signes apparaît.  

Suis-je à risque? Une question de génétique, de biologie et d’habitudes de vie

De nombreux facteurs peuvent contribuer à l’apparition d’un cancer du sein. Ceux-ci peuvent être génétiques ou biologiques alors que d’autres, plus contrôlables, sont liées aux habitudes de vie d’où l’importance de bien les connaître.

Principaux facteurs de risque 

  • Âge et sexe féminin
  • Densité mammaire
  • Anomalies génétiques (gènes BRCA 1 et 2)
  • Ménarche précoce et ménopause tardive
  • Nulliparité
  • Histoire personnelle ou familiale de cancer du sein
  • Prise d'hormones (œstrogène et progestérone)
  • Prise de poids à la ménopause
  • Sédentarité
  • Tabagisme
  • Consommation excessive d’alcool
Des signes à ne pas ignorer

Le cancer du sein peut se développer sur une longue période allant de plusieurs mois à des années, d’où l’importance de porter une attention particulière aux différents signes et symptômes pouvant apparaitre. Vous trouverez ci-dessous une liste non exhaustive des principaux signes et symptômes qui devraient vous alarmer et vous inciter à consulter un professionnel de la santé.

  • Masse nouvelle ou progressive
  • Asymétrie des seins
  • Rétraction cutanée ou du mamelon
  • Rougeur, enflure
  • Écoulement des seins
  • Masse à l’aisselle

Bien que l’autoexamen des seins ne soit plus recommandé par le Programme québécois de dépistage du cancer du sein, n’étant plus considéré comme un moyen de dépistage efficace, il importe de demeurer vigilante en observant régulièrement ses seins et de faire part de tout changement à un médecin afin qu’il puisse faire des investigations s’il le juge nécessaire. 

Dépister et diagnostiquer le cancer du sein

Le dépistage asymptomatique (sans symptômes ou signes précurseurs) se fait par mammographie (2D ou 3D) ou IRM (imagerie par résonance magnétique). Le dépistage symptomatique combine quant à lui mammographie, échographie et biopsie.

Un programme de dépistage systématique pour réduire le taux de mortalité dû au cancer du sein

Le programme québécois de dépistage du cancer du sein est offert aux femmes de 50 à 74 ans de toutes les régions du Québec, qui elles peuvent y participer sur une base volontaire. Il a pour objectif de réduire le taux de mortalité dû au cancer du sein de 25 % chez les femmes de la tranche d’âge visé et prévoit un dépistage par mammographie aux 2 ans.

La technique utilisée dans le cadre de ce programme de dépistage est la MAMMOGRAPHIE; il s’agit du seul examen reconnu efficace pour le dépistage du cancer du sein au Québec, car il est le seul examen qui permette de réduire le nombre de décès attribuables au cancer du sein.

« Plus de 80% des cas de cancer du sein concernent des femmes de 50 ans et plus. »

Source : Fondation cancer du sein du Québec

La mammographie 3D : la technique de dépistage de l’avenir?

Aujourd’hui, environ 45 % des mammographie de dépistage au Québec sont réalisées avec la technologie 3D. Cette technique permet de dépister plus de cancers et de diminuer le nombre de rappels pour des examens supplémentaires.

En effet, avec la méthode conventionnelle, appelée 2D, les radiologistes dépistent habituellement de 5 à 8 cancers du sein pour 1000 patientes. Avec la mammographie 3D, ce nombre passe plutôt à 8 à 11 cancers détectés. Qui plus est, la mammographie 3D capte une centaine d’images par sein, contre seulement deux pour la mammographie classique, ce qui facilite la détection des tumeurs cancéreuses. Dans l’approche classique (2D), les tumeurs peuvent se confondre avec les glandes mammaires, les unes et les autres apparaissant en blanc sur la radiographie.  

Bientôt le dépistage à partir de 40 ans et, éventuellement, basé sur le risque individuel?

Plusieurs intervenants, dont les radiologistes, ont maintes fois exprimé leur souhait de voir évoluer le Programme québécois de dépistage du cancer du sein afin qu’il intègre les femmes âgées de 40 à 49 ans, comme cela se fait déjà dans plusieurs provinces canadiennes, soit la Colombie-Britannique, l’Ontario, la Nouvelle-Écosse et l’Île-du-Prince-Édouard, qui ont déjà réduit l’âge de dépistage à 40 ans. Ce changement est actuellement à l’étude par l’INESSS.

Cette évolution arriverait à point puisqu’une étude publiée dans le Canadian Association of Radiologists Journal ayant analysé les cas de cancers du sein sur une période de 35 ans pour déceler des tendances en matière de détection chez les jeunes femmes au pays indiquait récemment une tendance à la hausse des cancers du sein chez les femmes âgées de moins de 50 ans au Canada.  En effet, selon cette étude, une augmentation des diagnostics de cancer du sein chez les femmes dans la vingtaine, la trentaine et la quarantaine aurait été observée.

Cette hausse a un impact particulièrement significatif chez les femmes dans la quarantaine qui ont vu le nombre de cas par 100 000 personnes passé de 127,8 à 139,4 cas en l’espace d’une vingtaine d’années, une hausse de 9,1 %. Des hausses ont également été observées chez les femmes dans la vingtaine et dans la trentaine.

Compte tenu de ces tendances, la littérature scientifique suggère de plus en plus que le dépistage préventif du cancer du sein soit basé sur une approche individuelle, tenant compte des différents facteurs de risque, sans considération de l’âge.   

En attendant des modifications à l’actuel programme de dépistage, précisons que les médecins et les infirmières praticiennes spécialisées (IPS) ont tout de même la possibilité de prescrire une mammographie de dépistage à une femme de 49 ans ou moins, en tenant compte l’évaluation du risque individuel ou en présence de symptômes.

Chaque cancer est unique. Il en de même pour son traitement.

Les options de traitement varient selon le type de cancer et incluent :

  • Chirurgie mammaire conservatrice ou radicale, avec ou sans reconstruction
  • Échantillonnage ganglionnaire.
  • Chimiothérapie, radiothérapie, hormonothérapie, traitements ciblés.

La plupart du temps, mais pas toujours, la première étape du traitement consistera en une chirurgie. Celle-ci pourra être précédée, dans certains cas, par de la chimiothérapie. Ceci permettra une chirurgie moins étendue ou une amélioration des résultats, notamment en ce qui a trait aux risques de récidive.

Par la suite, selon le cas, ces traitements seront suivis, si cela est jugé nécessaire, de radiothérapie, de chimiothérapie, d’hormonothérapie ou de traitements ciblés.

Peu importe le cancer, le traitement sera multidisciplinaire, c’est-à-dire que la chirurgie seule serait un échec dans la plupart des cas. Le traitement doit être adapté à chaque patiente, selon son type de tumeur, ses préférences, les risques individuels, etc.

La ligne rose
Une ressource pour obtenir du soutien et des réponses

La Fondation cancer du sein du Québec met à votre disposition la Ligne rose, un service gratuit , confidentiel et offert partout au Québec, où des paires aidantes formées et expérimentées sauront vous écouter, vous informer et vous aider à naviguer dans le réseau de la santé quelles que soient vos préoccupations en lien avec le cancer du sein.

En savoir plus

Restez à l’affut de tout changement pour mieux intervenir tôt

Il est essentiel de rester vigilant et de consulter un médecin si vous observez des changements au niveau de vos seins. Adopter de saines habitudes de vie et suivre les recommandations de dépistage peuvent également aider à prévenir et détecter le cancer du sein à un stade précoce.

Les femmes au coeur de la santé
Le cancer du sein n’a pas d’âge : un panel pour déboulonner certains mythes

Chaque année, à l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes, la FMSQ tient l'événement virtuel Les femmes au cœur de la santé, mettant en lumière l'apport inestimable des femmes dans le domaine de la santé et de la société, tout en abordant un enjeu qui les concerne de près. En 2025, notre attention s'est portée sur le cancer du sein, une maladie qui touche encore trop de femmes. Malgré toute l’information qui circule à ce sujet, de nombreux mythes et croyances subsistent encore. Au cours de panel, des médecins spécialistes font le tour de la question et vous donnent l’heure juste.