31 janvier 2024

La FMSQ prône une stratégie globale afin d’améliorer le système de dons d’organes et de tissus au Québec

Par la Fédération des médecins spécialistes du Québec

Montréal, le 31 janvier 2024 – À l’occasion du mandat d’initiative visant à étudier les moyens facilitant le don d’organes ou de tissus, notamment l’instauration de la présomption du consentement, la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ) a partagé ses recommandations à la Commission de la santé et des services sociaux.

Concentrer les efforts sur des mesures éprouvées 

Actuellement, il est impossible d’établir un lien direct entre le modèle de consentement présumé et l’efficacité d’un système de don d’organes et de tissus. Tel qu’observé ailleurs dans le monde, un changement de cet ordre pourrait même entrainer une baisse de la confiance de la population envers le système de dons qui est pourtant essentielle pour assurer son fonctionnement optimal. 

De fait, en pratique, la famille joue un rôle incontournable dans le cadre d’un processus de don d’organes puisque la décision finale d’autoriser le prélèvement d’organes ou de tissus lui revient, que le donneur potentiel ait consigné ou non ses volontés. Ainsi, le changement du modèle de consentement, qu’il soit présumé ou explicite, ne saurait remettre en question le rôle déterminant qu’est celui de la famille lors d’un décès. 

C’est pourquoi la FMSQ prône une stratégie globale qui met l’emphase sur la confiance, la sensibilisation et un réseau ayant des ressources adéquates pour améliorer la situation. 

« Changer le modèle de consentement n’est pas une stratégie probante pour améliorer le système de don d’organes. C’est plutôt la combinaison d’une multitude de mesures qui influence le niveau de performance. »

« Si l’objectif est de rehausser l’efficacité de notre système, d’autres avenues doivent être priorisées. »

Dr Vincent Oliva, président de la Fédération.

Offrir les ressources nécessaires aux soignants 

À l’instar du système de santé québécois, l’efficacité du système de don d’organes et de tissus repose sur les ressources disponibles. La pénurie de personnel, les difficultés d’accès aux blocs opératoires et le manque de lits pour les patients représentent des obstacles majeurs à la performance globale de notre système de don d’organes et de tissus. 

C’est pourquoi la FMSQ considère prioritaire que le gouvernement alloue d’abord les ressources adéquates afin de permettre d’améliorer l’efficacité du système et, dès lors, sauver plus de vies.

« L’enjeu actuel n’en est pas un de disponibilité, mais plutôt de capacité. Présentement, on se retrouve avec des chirurgiens qui sont contraints d’annuler une partie de leurs activités régulières pour procéder à des prélèvements et des transplantations. »

« Notre système est saturé, il lui faut plus de ressources et opter pour un autre modèle de consentement n’y changera rien. »

Dr Serge Legault, vice-président de la Fédération.

D’autres solutions concrètes pour permettre de sauver plus de vies

L’une des clés permettant un haut niveau de performance est de sensibiliser la population sur l’importance du don d’organes. En effet, rappelons qu’une personne peut donner jusqu’à huit organes à son décès ce qui peut sauver ou améliorer la vie de huit individus. Il est aussi nécessaire de marteler la nécessité de communiquer à ses proches ses intentions afin de faciliter la tâche à ces derniers lors du décès et de simplifier le travail des soignants par le fait même.

De plus, la FMSQ estime qu’unifier les registres de consentement, créer une loi dédiée au don d’organes en phase avec la pratique, favoriser la collecte de données et mettre en place un processus d’évaluation continue du système doivent également être des solutions à considérer avant de modifier le modèle de consentement. 

À propos

La Fédération des médecins spécialistes du Québec regroupe près de 11 000 médecins spécialistes détenant une certification dans l’une des 59 spécialités médicales reconnues. Elle a pour mission de défendre et de soutenir les médecins spécialistes de ses associations affiliées œuvrant dans le système public de santé, tout en favorisant des soins et des services de qualité pour la population québécoise.