Le vaccin expliqué
Pourquoi avoir développé un vaccin contre la COVID-19?
Plusieurs maladies sont plus graves et mortelles que la COVID. Certains pourraient se demander ce qui justifie le développement d’un vaccin contre la COVID-19 alors que son taux de mortalité est plutôt bas. Un vaccin contre la COVID-19… Mais pourquoi?
Comment fonctionnent les vaccins contre la COVID-19?
Les vaccins actuellement disponibles sont des vaccins qui utilisent une nouvelle technologie, la technologie à ARN messager. Ces vaccins sont différents des vaccins utilisés habituellement et qui consiste à administrer un microbe à l’organisme afin d’induire une réaction immunitaire. Qu’en est-il du vaccin à ARN messager?
Les vaccins sont-ils vraiment efficaces et performants?
L'efficacité du vaccin fait partie des préoccupations majeures des Québécois. À quel point les vaccins sont-ils performants? La protection est-elle instantanée dès son administration?
Quels groupes de personnes sont vaccinés en priorité au Québec?
La campagne de vaccination a débuté, mais le nombre de doses est limité. Il importe donc de prioriser. C’est ce sur quoi le Comité sur l’immunisation du Québec s'est penché. Comment a-t-on déterminé l’ordre de priorisation? Quels critères ont été appliqués pour le déterminer?
Combien de temps le vaccin me protègera-t-il de la COVID-19?
Avec les nouveaux variants de la COVID-19, plusieurs personnes s’interrogent sur l’efficacité à long terme et la qualité de la protection du vaccin. Ont-ils raison de s’inquiéter?
Je souffre d’allergies. Suis-je à risque d’avoir des complications si je me fais vacciner contre la COVID-19?
Vous hésitez à vous faire vacciner, car vous souffrez d'allergies et craignez des complications? Sachez que les réactions allergiques aux vaccins à ARN messager sont très rares. Êtes-vous à risque? Devriez-vous consulter un allergologue? Le Dr Rémi Gagnon, président de l'Association des allergologues et immunologues du Québec, fait le point.
Quand pouvons-nous espérer un retour à la normale?
L’arrivée du vaccin donne l’espoir d’un éventuel retour à la normale. Qu’en est-il exactement?
Foire aux questions
Il est possible de développer naturellement l’immunité à une maladie après l’avoir contracté. La COVID-19 est non seulement une maladie qui peut provoquer de très graves problèmes respiratoires et entraîner la mort, mais nous savons maintenant qu’il est possible d’être réinfecté par la COVID-19. La vaccination, quant à elle, a d’excellents taux d’efficacité et permet de s’immuniser sans souffrir de la maladie.
En se faisant vacciner, une personne est donc protégée contre la COVID-19, mais protège également ceux qui ne peuvent pas être vaccinés, comme les bébés, les femmes enceintes ou les gens immunodéprimés.
Les scientifiques estiment qu’il faudrait vacciner entre 60 et 70 % de la population pour atteindre l’immunité collective. Lorsque ce taux est atteint, la propagation d’une maladie à grande échelle devient moins probable, même si dans certains cas, il pourrait y avoir de faibles éclosions.
Le vaccin a pu être développé rapidement, car il s’agissait d’un effort mondial. Dans plusieurs pays, les scientifiques se penchaient entièrement sur la COVID-19. Le vaccin a suivi le même processus d’évaluation rigoureuse que tous les autres vaccins.
Normalement, Santé Canada fait l’étude des données lorsque le fabricant a terminé ses essais cliniques. L’organisme fédéral évalue ensuite le vaccin dans un délai de 300 jours environ. Santé Canada a adapté certains processus pour effectuer un examen complet et méticuleux le plus rapidement possible. Ainsi, le fabricant a pu soumettre ses données au fur et à mesure de ses essais cliniques, permettant à Santé Canada d’effectuer un examen en continu plutôt qu’à la fin du développement.
La sécurité et l’évaluation ont donc été aussi strictes que d’habitude.
Les vaccins à ARN messager (ARNm) ne contiennent pas le virus et ne peuvent donc pas transmettre la COVID-19. L'ARNm ne pénètre pas dans le noyau de nos cellules. Il n’y a donc aucune interaction avec l’ADN ni aucune altération du code génétique de la personne recevant le vaccin. L’ARNm contient des informations génétiques qui indiquent au corps et aux cellules comment réagir face à un matériel génétique similaire. C’est le corps qui crée lui-même des antigènes puis des anticorps. Après la réaction immunitaire, l’ARN messager se dégrade rapidement suivant l’injection du vaccin.
Les vaccins à ARNm sont peu connus du grand public, mais en fait, les scientifiques travaillent sur ce type de traitement depuis une trentaine d’années. Au cours des dernières années, des vaccins à ARN messager ont été utilisés sur des humains souffrant de maladies infectieuses tels que le zika, la rage, le cytomégalovirus et l’influenza. Des vaccins à ARNm sont également à l’étude pour accélérer la réponse immunitaire dans le traitement de certains cancers, comme la leucémie, le mélanome et le cancer de la prostate.
Les réactions au vaccin contre la COVID-19 sont similaires à celles ressenties par certaines personnes lors de la vaccination contre l’influenza. On parle donc de douleur au point d’injection, de fatigue, de mal de tête, de fièvre et de frissonnements, particulièrement après la 2e dose. Ces réactions devraient être légères et durer un jour ou deux. Cependant, une réaction allergique plus grave reste possible, comme pour tout autre médicament.
Une affaire a fait grand bruit sur les médias sociaux au mois de décembre. Lors des essais cliniques du vaccin développé par Pfizer et BioNTech, 4 patients sur 38 000 auraient développés la paralysie de Bell, un problème qui entraîne la paralysie temporaire d’une partie des muscles du visage. Le taux de gens vaccinés qui éprouvent la paralysie de Bell est estimé à environ 17,7 par 100 000 personnes. Dans la population générale, le taux d’incidence de ce problème est d’entre 15 et 30 par 100 000 personnes. Il ne semble donc n’y avoir aucun lien de causalité entre le vaccin et la paralysie de Bell. Cependant, comme pour tout autre médicament, l’apparition d’effets graves, inattendus et indésirables est étroitement surveillée et prise au sérieux.
Comme tout médicament ou produit biologique, les vaccins peuvent causer des allergies. C’est également le cas du vaccin contre la COVID-19. Toutefois, le risque demeure très faible soit 11,1 cas d’anaphylaxie par million de doses, en comparaison avec 1,3 par million de doses pour le vaccin de la grippe.
En ce moment, en ce qui concerne les allergies, la seule contre-indication à recevoir les vaccins contre la COVID 19 est une allergie à une de leurs composantes. Les vaccins approuvés en ce moment (Pfizer-BioNTech, Moderna, AstraZeneca et Janssen) ne contiennent pas de protéine alimentaire ou animale, pas d’antibiotique, pas de préservatif ni de latex.
Les personnes souffrant d’allergies alimentaires, même graves, d’allergies respiratoires (incluant l’asthme), d’allergie aux insectes, d’allergie aux antibiotiques ou aux anti-inflammatoires tels que l’aspirine ou l’ibuprofène, d’allergie au latex ou aux anesthésiants peuvent recevoir les vaccins contre la COVID-19. Il en est de même pour les personnes souffrant d’urticaire chronique ou d’angioœdème.
Seules les personnes avec une histoire d’allergie au polyéthylène glycol (PEG) doivent être évaluées en allergie avant de recevoir le vaccin. Le PEG se retrouve dans plusieurs laxatifs (ex Lax-A-Day, RestoroLAX) et dans plusieurs préparations laxatives données en prévision d’une coloscopie (tel que Colyte, golytely, Klean-Prep ou Peglyte ). Les personnes ayant fait des réactions allergiques à ces produits devaient consulter un allergologue avant de recevoir les vaccins contre la COVID-19 approuvés à ce jour.
Les personnes avec une histoire d’allergie immédiate (moins d’une heure après l’administration) à des vaccins anti-infectieux contenant du polysorbate (incluant les vaccins antigrippaux) n’ont pas besoin de consulter un allergologue et peuvent se faire vacciner dans les centres de vaccination. Ils recevront les vaccins Pfizer-BioNTech ou Moderna, puisque les vaccins Janssen et AstraZeneca contiennent du polysorbate. La période d’observation après la vaccination sera prolongée, soit trente minutes plutôt que quinze.
Les personnes ayant eu une réaction immédiate (en moins d’une heure) après avoir reçu un vaccin contre la COVID-19, ou ceux ayant fait une réaction sévère dans les 24 heures suivant la vaccination doivent être signalées à la Santé publique pour une évaluation.
Afin de s’assurer que toutes les personnes qui désirent recevoir le vaccin contre la COVID-19 puissent être évaluées et vaccinées en sécurité, l'Association des allergologues et immunologues du Québec a élaboré un algorithme de prise en charge des patients avec histoire d'allergie. Cet outil d'aide permet de transmettre les références appropriées aux allergologues et de mieux coordonner la vaccination des patients à risque peu importe la région administrative. |